Sound City est un documentaire de 2013, réalisé par Dave Grohl sur les studios d'enregistrement du même nom, situés à Los Angeles.

 

Un peu d’histoire

Les studios Sound City ont été créés en 1969 par des fans de musique qui leur ont rapidement permis d’acquérir une image de studio au top niveau de la qualité sonore.

En plus de cette expertise, les studios ont également été connus pour leur image familiale, une sorte de communauté limite Hippie, qui lui donnait une image bordélique et crade et qui était à l’inverse opposé de la qualité des productions qui en sortaient.

La pierre angulaire de ce documentaire est la mythique console Neve, créée par Rupert Neve et qui a accompagné toute l’histoire du studio jusqu’à sa fermeture en 2011.

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Cette console est maintenant la propriété de Dave Grohl et est désormais installée au sein de son studio 606 dans lequel il enregistre ses albums.

En 1991, c’est dans ces studios que Nirvana vient, un peu par hasard, enregistrer l’album qui les révèlera au monde, Nevermind. On comprend dès lors l’attachement de Dave Grohl à ces studios et cette console.

 

Un film inégal sur le fond et la forme

C'est l'occasion de voir de sympathiques images et vidéos d'archives des heures de gloire ou des périodes plus délicates du studio avec des artistes tels que Nirvana, Rage Against The Machine, Neil Young , Fleetwood Mac et bien d’autres...

De nombreux témoignages actuels de musiciens viennent illustrer l’histoire selon les expériences que les artistes ont pu vivre dans ces lieux.

Sound City retrace et est témoin de l'histoire du rock et son évolution.  Cela permet de mieux comprendre et se rendre de la révolution qu’a connue la production musicale : le passage au numérique, de l'enregistrement analogique sur bande (pellicule) au numérique avec traitement informatique (Pro Tools).

Le souci que je vois dans ce documentaire, c'est la mise en scène américaine qui joue sur le dramatique, l'émotion, le larmoyant, pour raconter une belle histoire et finalement s’éloigner du factuel et du fond.

Il y a parfois également un peu de "c'était mieux avant, maintenant avec le numérique, les musiciens, sont des demi musiciens".

On est également confronté à une sorte d'autosatisfaction permanente de la part de Grohl (artiste que j’aime beaucoup au demeurant) et tous ceux qui ont fait l'histoire du studio. Cela ressemble parfois à une opération marketing destinée à vendre la BO avec un Dave Grohl qui parle un peu beaucoup et aime se retrouver à l'image....

Là, je suis très concentré


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On m’voit bien devant la console?


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Cette mèche rebelle ne me met pas en valeur…


Dernier point qui m’a laissé dubitatif : puisqu'il avait tant d'amour pour le studio, pourquoi Dave Grohl l'a-t-il laissé couler pour mieux pouvoir racheter le matériel ensuite dont la magnifique console Neve et ainsi pouvoir se mettre en scène dans un documentaire à sa gloire ? (j’ai peut-être l’esprit retors)

Donc le documentaire est un peu trop "propre" mais on a quelques beaux moments qui sentent la ferraille (comme dirait mon guitariste) et qui lui donnent un grand intérêt.

Il finit surtout par une grosse demi-heure de travail en studio au studio 606 sur la console Neve et là, ya du lourd!

Par exemple un enregistrement sous forme de bœuf avec Dave Grohl, Trent Reznor (Nine Inch Nails) et Josh Homme (Queens of the Stone Age), rien que ça !

Ou encore Paul Mac Cartney qui vient enregistrer un morceau avec ce qu'il reste de Nirvana  (Grohl, Pat Smear et Kirst Novoselic), assez intimidé par le monsieur. C’est toujours sympa de voir la création artistique en œuvre, même si elle est mise en scène.

La bande originale du film est composée par les différents artistes qui ont participé au documentaire et qui donne un album de 11 titres, Real to real:

   

 

  

J’avais déjà présenté ce sujet dans L’épisode Pilote de l’EntrePod