Hier soir, France 2 a diffusé les ultimes épisodes d'une série britannique qui m'a embarqué de bout en bout: Broadchurch.

Si j'en parle, c'est notamment parce que France 2 et Broadchurch ont réussi l'exploit de me faire regarder la télé, qui plus est à horaire fixe, 3 semaines d'affilée, ce qui ne m'est pas arrivé depuis..... trop longtemps pour m'en souvenir.

De plus, j'ai vraiment apprécié que la télé publique prenne des risques à une heure de "grande  écoute" (terme certainement pas adapté à la télé...) et ne se contente pas de faire de la diffusion de séries vues et revues ou se ressemblant les unes les autres, sans âme.

D'autant plus qu'elle proposait lors de la diffusion en direct (a priori pas dispo sur le rattrapage) l'option multilangues qui m'a permis de regarder toute la série en VO sous-titrée, le top! (parce que dès que l'épisode est fini et que j'entends la voix français de David Tennant dans le teasing de l'épisode suivant, ça pique... bon, il en faut pour tous les goûts).

Honnêtement, je suis initialement venu à la série car le personnage principal était interprété par David Tennant (que j'apprécie beaucoup depuis sa prestation dans Doctor Who - découvert assez récemment) et s'y suis resté pour beaucoup d'autres choses.

 

Donc Broadchurch, de quoi ça parle?

Broadchurch est une paisible bourgade balnéaire sans histoires au sein de laquelle tout le monde se connait de près ou de loin.

Cependant, un élément tragique vient perturber la routine et bouleverser ses habitants quand le corps de Danny, un jeune garçon de 11 ans, est retrouvé sans vie sur la plage en bas de la falaise.

Très vite l'hypothèse du suicide et de l'accident sont évacués et commence alors une enquête dans une ville où finalement tous les habitants s'avèrent avoir une vie moins lisse qu'il n'y parait. 

C'est ainsi que l'inspecteur Alec Hardy, un homme désabusé voire déshumanisé, va malmener cette ville et faire remonter ses nombreux secrets à la surface.

 

Ce que j'en ai pensé

En fait, Broadchurch c'est en quelque sorte la chronique de l'explosion d'une communauté sans histoires ou comment un événement vient bouleverser des fondations en apparence solides pour mieux révéler les travers et la complexité des personnages.

Au delà de l'histoire, pourtant très bien ficelée et lançant en permanence de fausses-pistes, c'est plutôt la mise en scène et la réalisation qui m'ont happé.

La série me donne l'impression d'un croisement entre la mythique Twin Peaks et une série scandinave au rythme plus lent et posé, le tout assaisonné par une touche britannique bien marquée.

Dès l'épisode 1, on se retrouve dans une ambiance lourde, pesante avec la découverte macabre, et la réalisation prend son temps pour nous faire ressentir de l'empathie, voire nous faire vivre ces moments en même temps que les protagonistes joués par des acteurs impeccables.

Là encore, l'émotion est bien dosée et on n'a pas de jugement de valeur sur les faits et gestes de chacun dans leurs forces et surtout leurs faiblesses, tout en finesse et en intelligence.

Finalement le point d'orgue n'est pas atteint au moment de la révélation du coupable comme dans une enquête classique puisque la série s'attarde ensuite et se termine plutôt sur les conséquences post-révélation et les croyances d'hier qui s'effritent face à la réalité d'aujourd'hui, que la routine quotidienne a occulté par lâcheté, hypocrisie, ou simplement par habitude et confiance dans le voisin, l'ami ou le visage familier.

 

Bon forcément le succès de cette série (et ses bonnes audiences en France) a entrainé semble-t-il l'achat des droits pour un remake américain (pourquoi pas, la version US de Shameless est très bonne) et je crois aussi en France (alors là, je crains le pire...).