L’histoire

« Wataru, jeune écolier de 11 ans, ne rêve que d'une vie tranquille entouré de ses parents. Mais la réalité est toute autre : son père quitte la famille, laissant sa mère dans un état de choc tel qu'elle finit à l'hôpital. Wataru voit le monde s'écrouler autour de lui. Sa rencontre avec Mitsuru, le nouveau de sa classe, va tout changer. Il lui montre le chemin d'un monde magique où les souhaits deviennent réalité pour ceux qui le méritent.
En franchissant la porte qui mène à Vision, Wataru va enfin pouvoir changer son destin ! Il embarque alors dans une aventure fantastique, entouré de dragons, de chevaliers, de sorciers et de bien étranges créatures. Armé d'une épée magique, il part à la recherche des joyaux qui lui permettront de trouver la Déesse de la Destinée, ultime étape de sa quête initiatique, et qui pourra peut-être sauver sa mère et sa famille... »

 

Avis

J’avais ce DVD depuis de nombreux mois en attente de visionnage. Il ne s’agit donc pas d’une nouveauté, loin de là, puisque le film est sorti en France le 6 février 2008.

Brave Story est l’adaptation par Kôichi Chigara en film d’animation de l’œuvre de l’œuvre de Miyuki Miyabe.

L’histoire se déroule majoritairement dans un univers Heroic-Fantasy tout à fait classique : monde miroir, pierres et épées magiques, pouvoirs des protagonistes, XP, quête à accomplir, etc…

Je dis majoritairement et pas uniquement car avant de traverser le miroir pour se rendre à Vision, le film nous narre la vie d’un jeune collégien japonais dans son quotidien, on ne peut plus banal.

En effet, au début Wataru est un jeune garçon comme beaucoup d’autres, sans qualité particulière mais au fur et à mesure que l’histoire avance, il devient de plus en plus fort à l’aide de ses amis.

Nous sommes dans une œuvre qu’on pourrait qualifier, par abus de langage, de type shônen car notre héros se retrouve seul (le père quitte le foyer et la mère se retrouve à l’hôpital), il a le cœur pur voire est naïf, il va faire des rencontres et former une équipe avec la loyauté, l’amitié et l’entraide comme mots d’ordre, il sait se transcender alors qu’on croit que tout est fini, il a un destin qu’il ne soupçonne pas mais qui apparait de plus en plus précisément au fur et à mesure de l’aventure (au point d’approcher les dieux), etc… c'est-à-dire tous les ingrédients nécessaires pour qu’un jeune garçon adolescent se retrouve dans le personnage.

La structure du film fait également penser au fonctionnement d’un jeu vidéo puisque Wataru, pour récupérer les 5 gemmes lui permettant de rencontrer la Déesse de la Destinée, va devoir affronter  divers ennemis, libérant une gemme après avoir été vaincus ; un boss de fin de niveau en quelque sorte.

Ajoutez à cela une réalisation impeccable – dessins et animation, musique - qui donne à cette aventure un aspect de voyage initiatique pour le héros, entraînant chez lui une prise de recul sur sa vie, et vous obtenez un sympathique film familial (il y a juste l’explication du passé de Mitsuru qui est assez dure).

Brave Story est le second long métrage du studio Gonzo, et même si on est encore loin de ce que peut faire le studio Ghibli dans ses meilleurs films, on sent qu’il y a du potentiel technique (design, animation, musique, bestiaire) auquel il faudrait ajouter une narration un peu plus poussée à l’avenir.

Clairement, la cible ne semble pas être les otakus purs et durs, experts de jeux de rôle et d’Heroic Fantasy qui regretteront l’absence d’un véritable souffle épique (un peu plus de magie et de poésie pour embarquer le spectateur) et d’une conclusion plus étoffée et surprenante.

On a l’impression d’être à mi-chemin entre long métrage d’animation destiné aux salles obscures et le direct-to-video de très bonne facture.

 

Pour résumer, il s’agit d’une épopée assez classique, plaisante à regarder, très jolie sur la forme, mais manquant de relief sur le fond.

 

Brave Story est édité chez Kaze.